(Leolyn) Dana Wilgress
« Il est un président de séance extraordinaire. Il sait exactement quand intervenir et plus important, il sait quand se taire. »
représentant de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
Un des négociateurs commerciaux et diplomates les plus accomplis de sa génération, Leolyn Dana Wilgress a contribué à former le système commercial international de l’après-guerre et fut un des premiers véritables experts sur la Russie. Né à Vancouver en 1892 et ayant grandi en partie à l’étranger, Wilgress étudia à McGill avant d’entrer au Service des délégués commerciaux en 1914 dans la première cohorte de diplômés universitaires à devenir « des vendeurs professionnels mondiaux ». Affecté en Russie, d’abord à Omsk et ensuite à Vladivostok, Wilgress y vécut la guerre et la révolution avant de revenir dans un pays en paix dans les années vingt pour explorer les opportunités commerciales. Ayant promu le commerce canadien en Europe pendant dix ans, Wilgress fut nommé directeur du Service des renseignements commerciaux à Ottawa en 1932, devenant un des principaux négociateurs canadiens pendant la grande dépression. Nommé sous-ministre du ministère du Commerce en 1940, Wilgress s’est joint au ministère des Affaires extérieures (MAE) en 1942 en tant que ministre près l’Union soviétique, où il fut initialement détaché à Kuibyshev (aujourd’hui Samara), la capitale temporaire du pays pendant la guerre sur la rivière Volga. Promu ambassadeur en 1944, il puisa dans ses connaissances rares et de la Russie et du russe pour interpréter l’Union soviétique auprès des autorités canadiennes dans des dépêches très influentes envoyées pendant la guerre et au début de la guerre froide. Dans l’après-guerre, Wilgress représenta le Canada lors de grandes conférences internationales, notamment les rencontres annuelles de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), le système de commercial international – et précurseur de l’Organisation mondiale du commerce – dont il fut un des architectes principaux. En tant que président du GATT de 1948 à 1951 et à nouveau de 1953 à 1956, Wilgress fit du Canada un joueur clé dans la libéralisation du commerce international dans l’après-guerre, qu’il considéra comme la seule antidote à ce qu’il nommait « le chaos et la loi de la jungle ». Après des séjours comme haut-commissaire au Royaume-Uni et sous-secrétaire pour les Affaires extérieures du MAE, Wilgress servit en tant que représentant du Canada à l’OTAN de 1953 à 1958. A la retraite, il fut président de la section canadienne de la Commission permanente mixte de défense Canada-États-Unis. Wilgress décéda en 1967, l’année même où il fut fait compagnon de l’Ordre du Canada.
Lecture supplémentaire:
- Dana Wilgress, Memoirs (Toronto: Ryerson Press, 1987).
- B.T. Richardson, “Hands Across the Pole,” Maclean’s, 1 February 1943.