Kenneth « Ken » Taylor
« Taylor n’a jamais hésité à nous offrir un refuge. »
Mark Lijek
agent consulaire, ambassade des États-Unis à Téhéran
Aux yeux de bien des gens, l’ambassadeur du Canada à Téhéran est un héros. En effet, le 4 novembre 1979, des étudiants iraniens prennent d’assaut l’ambassade américaine et tiennent son personnel en otage. Six américains s’échappent et se réfugient à l’ambassade du Canada. Dû au climat instable de la révolution iranienne, Taylor sait bien qu’héberger ces fugitifs le mettrait, lui et son personnel, en grave danger. Il décide malgré tout d’accueillir quatre personnes chez lui, tandis que John Sheardown, agent principal à l’immigration, accueille les deux autres. Il coordonne ensuite l’exfiltration des six Américains. L’agent de la CIA, Antonio Mendez, concocte un plan pour faire sortir les six Américains de Téhéran, déguisés en équipe de tournage canadienne. Taylor se prépare aux imprévus et préserve bonne apparence tout en planifiant l’évacuation de l’ambassade du Canada. Après trois mois très tendus, les six Américains partent de Téhéran, passeports canadiens en main. Taylor et le reste du personnel de l’ambassade partent le lendemain.
Avant d’arriver à Téhéran, Taylor a mené une carrière conséquente au Service des délégués commerciaux du Canada. Il a travaillé comme conseiller commercial au Guatemala, au Pakistan et au Royaume-Uni, avant de prendre la direction du service des délégués commerciaux. Grand négociateur en matière de commerce canadien, Taylor accepte avec enthousiasme son affectation en Iran en 1977 en raison de de l’importante croissance du pays en tant qu’exportateur de pétrole. Suite à la révolution iranienne de janvier 1979, la dynamique du travail de Taylor se transforme radicalement. Dès le premier mois suivant la révolution, il réussit à organiser l’évacuation de 850 Canadiens vivant en Iran. Suite à son affectation en Iran, il fut amené à occuper avec grand succès le poste de consul général à New York.
Taylor nait à Calgary en 1934. Il fait ses études de premier cycle à l’Université de Toronto et obtient une maîtrise en administration des affaires à l’Université de Californie à Berkeley. Ses réalisations à Téhéran lui ont valu de nombreux éloges. Entre autres, il a reçu les clés de plusieurs grandes villes américaines; le Congrès des États-Unis lui a décerné sa médaille d’or et il a été intronisé dans l’Ordre du Canada.
Lecture complémentaire :
Wright, Robert A. Our Man in Tehran: Ken Taylor and the Iran Hostage Crisis. Toronto: Harper Collins, 2010