Georges Vanier
« À ma connaissance, aucun ambassadeur n’a bénéficié d’un tel respect et d’une telle affection. »
Sir Oliver Harvey
ambassadeur de Grande-Bretagne en France (1948-1954)
Georges Vanier a ouvert les yeux des Canadiens sur le sort des réfugiés pendant et après la Seconde Guerre mondiale. En tant qu’ambassadeur en France, Vanier a exhorté le gouvernement canadien à ouvrir ses portes aux réfugiés européens fuyant le régime nazi. Le premier ministre Mackenzie King demeura toutefois prudent. En avril 1945, Vanier se rendit au camp de concentration libéré de Buchenwald pour enquêter sur la mort de militaires canadiens dans le camp. Son rapport à Ottawa comprenait des descriptions graphiques des chambres à gaz, des crématoriums et des fosses communes du camp. Vanier était tellement ému qu’il lut une version de ce rapport dans une émission radiophonique nationale et fit remarquer l’indifférence du Canada à l’égard des réfugiés juifs au cours des années précédant le déclenchement de la guerre. L’opinion publique changea, et la pression internationale augmenta à tel point qu’en 1947, le gouvernement canadien parraina l’arrivée de près de 180 000 Européens déplacés. La réponse canadienne face à l’ampleur et à l’urgence de la crise humanitaire en Europe fut guidée grâce aux rapports de Vanier à Paris.
Vanier a commencé sa carrière diplomatique en tant qu’officier supérieur de l’armée canadienne. De 1928 à 1931, il est attaché militaire auprès de délégations canadiennes à des conférences sur le désarmement à Londres et à Genève. C’est en 1938 que Vanier est nommé ambassadeur en France, où il exhorte le Cabinet à ouvrir ses portes aux réfugiés fuyant l’Allemagne nazie. Évacué à Londres en 1940, Vanier établit des relations diplomatiques officielles avec de nombreux gouvernements européens en exil.
Né à Montréal en 1888, Vanier étudie le droit à l’Université Laval. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert en tant qu’officier dans le 22e bataillon du Corps expéditionnaire canadien et est décoré pour son courage. En 1959, une fois sa carrière diplomatique conclue, Vanier devient le premier Gouverneur général canadien français.
Lectures complémentaires:
Coady, Mary Frances. Georges et Pauline Vanier: Portrait of a couple. Montréal: Presses de l’Université McGill et de l’Université Queen’s, 2011.
Speaight, Robert. Vanier, Soldier, Diplomat and Governor General: A Biography. Londres: Collins, 1970